Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Kassaman binnazilat ilmahiqat..." le plus noir des crimes est celui qui consiste à obscurcir la conscience politique et d’égarer tout un peuple" d'Emile ZOLA

Le nom de ce blog est sans doute évocateur de notre "nachid el watani" tant décrié par le passé parce que, associé au pouvoir Algérien illégitime. Après des décennies de disettes. Je voudrais faire de cet espace, un coin où tous mes compatriotes et autres amoureux de libertés, de démocratie, ou tout simplement d'histoire pourraient s'exprimer librement. En ce sens, nous vous souhaitons la bienvenue. En hommage à Nacer Hachiche, repose en paix et à bientôt ! Pour garder le contact avec notre chère patrie : http://www.alger-presse.com/index.php/presse-fr


Affaire Khalifa: le grand déballage par Hicham Aboud : M’hammed M’gueddem fait couler Rafik Khalifa (5ème partie). Voir les précedentes parties sur www.kassaman.com

Publié par The Algerian Speaker sur 21 Avril 2013, 15:22pm

Catégories : #Charika Gadra (hacha enaâma)

khalifa-tv.jpgL’arrestation de Djamel Guelimi, bras droit de Rafik Abdelmoumen Khalifa et patron de la chaîne de télévision Khalifa TV, qui émettait à partir de la Plaine-Saint-Denis, en banlieue parisienne, lundi 24 février 2003, à l’aéroport d’Alger, en possession d’une mallette contenant plus de 2 millions d’euros, constituait le début de la fin de l’aventure pour le golden-boy algérien qui a fasciné, bluffé et surpris le monde entier, tout en suscitant autour de lui et de son ascension moult interrogations. Entre autres interrogations, celle se rapportant à l’origine de sa fortune. A un journaliste français qui lui posait cette question qui fâche, «d’où vient votre fortune ?» RAK, agacé, répondit «de la culture du chanvre», comme pour dire «pensez ce que vous voulez».

A vrai dire, RAK ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il ne s’attendait pas à cette réussite subite et à ces égards que lui manifestaient tous les puissants de son pays et de France, aussi. La fuite des capitaux qu’il organisait à partir d’Alger, pour financer ses acquisitions et ses affaires en France, lui semblait des plus normales et des plus régulières. C’est l’arrestation de son bras droit et son incarcération à la prison d’El-Harrach qui l’étonna. Et elle étonna son entourage fait de courtisans et de larbins.

Tout le monde s’attendait à un dénouement heureux et rapide de l’affaire. C’est ce qui explique la précipitation de certains «confrères» de la presse à s’attaquer au quotidien El-Watan pour avoir respecté l’éthique et la déontologie du métier, en publiant, d’abord, l’information relative à l’interpellation de Guelimi Djamel et ses acolytes et, ensuite, des informations révélant certaines choses, pas bonnes à dire sur l’empire El-Khalifa. La logique des copains et des larbins de RAK voulait qu’El-Watan gardât le silence et se rangeât du côté des complices de l’escroquerie pour avoir bénéficié de pages publicitaires de Khalifa comme beaucoup d’autres journaux.

Se sentant trahi, RAK utilise ses relais dans la presse et publie un chèque libellé au nom d’Omar Belhouchet, directeur d’El-Watan, comme pour l’impliquer dans le groupe des corrompus de la presse et le faire taire une fois pour toutes. La manœuvre est maladroite et ne donna pas les résultats escomptés. Ni El-Watan ni son directeur ne se plièrent au chantage éhonté mené par un escroc, aidé par une meute de larbins qui croyaient trouver l’occasion propice pour abattre le numéro un de la presse algérienne. Mais cela n’empêcha pas RAK d’adresser un avertissement à tous ceux qui ont mangé dans sa main ou qui se sont accoquinés avec lui de mettre sur la place publique les factures qu’ils lui devaient.

Le maître-chanteur m'guedem rentre en jeu

A l’écart de la plus grade escroquerie du siècle, jusqu’ici, M’hammed M’gueddem, ancien receveur de bus à Bordj-Bou-Arreridj, devenu directeur de la communication à la présidence de la République sous Chadli Bendjedid, à l’ère de la promotion de la médiocrité. Dès qu’il s’agit de chantage, il ne peut pas se priver de faire état de son talent en la matière. Selon l’un de ses sponsors qui l’avait recruté au ministère de l’Intérieur comme chauffeur, M’hammed M’gueddem a su se faire une place parmi les responsables en usant de son charme auprès de la gente féminine et, notamment celles qu’on qualifie de filles de joie, pour les rabattre auprès d’un personnel politique avide de bonne chaire, loin des curieux. Certes, ils étaient loin des curieux mais comme il était le seul à connaître leur petit secret en matière de fréquentations peu recommandables, il se met à faire chanter ministres et hauts responsables d’un Etat en déliquescence avancée. Une déliquescence qui a fini par faire plonger le pays dans la crise que nous connaissons tous.

Rafik Abdelmoumen Khalifa se disait apolitique et avait fait de sa télévision une chaîne qui a pris pour modèle M6, chaîne française de divertissement et de culture. Le journal télévisé évitait les sujets qui fâchaient le pouvoir à Alger, faisait l’impasse sur les grèves et les manifestations politiques et ignorait complètement les activités des partis politiques de l’opposition. RAK ne voulait pas s’embrouiller avec les hommes politiques du pays et, surtout, pas avec les hommes du pouvoir.

Privé de la mallette qui lui servait de transférer l’argent d’Alger vers Paris pour payer ses salariés à Khalifa TV, qui était un gouffre avalant l’argent sans compter, RAK est obligé de faire une déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal de Bobigny en date du 04 avril 2003. Autrement dit, c’est la déclaration de la faillite. Cinq jours plus tard, le tribunal prononce l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire. Une procédure qui risquait d’avoir des conséquences judiciaires graves sur RAK. C’est l’ouverture des portes de l’enfer pour celui qui vivait dans un paradis qu’il croyait éternel.

Que faire pour échapper à l’enfer ? Avec qui s’allier et contre qui ? La réponse est vite apportée par M’hammed M’gueddem. N’ayant pas trouvé chez RAK le moindre nom d’un général ou d’un haut dignitaire du régime à compromettre ou à soumettre au chantage, il se place en mentor du milliardaire désespéré, guidant ses premiers pas dans la vie politique. Non pas en lui faisant jouer un rôle d’opposant ou de courtisan ou d’allié au sein d’une formation politique de la manière la plus saine qui soit, mais en l’entraînant sur son terrain de prédilection, celui des luttes intestines, des querelles de chapelles et des guerres claniques dans lesquelles il intervient dans l’ombre et à l’ombre de supposés hommes forts de tel ou tel clan.

 Du coup, M’gueddem se retrouve dans son élément en s’approchant du giron du pouvoir après avoir été expulsé de manière brutale. Il revient sur la scène politique accompagné d’un financier en perte de vitesse, mais qui a suffisamment d’argent pour prendre en charge ses séjours parisiens dans de luxueux hôtels, bénéficier de son parc de voitures de luxe, sur lequel il fait main basse et, surtout, jouer le rôle de faiseur de rois. Un rôle qui ne lui sied guère, mais auquel il voulait s’exercer en compagnie des sponsors du candidat Ali Benflis dont certains étaient issus de l’institution militaire et qu’on qualifiait de décideurs. L’élection présidentielle 2004 est l’aubaine à ne pas rater.

Khalifa news succéde à khalifa tv

En bradant ses biens en France, notamment la villa de Cannes, dans l’espoir de pouvoir se rattraper comme le lui miroitait son «sauveur», RAK se jette corps et âme dans la bataille sans aucun calcul. Pour lui, la victoire d’Ali Benflis ne faisait pas le moindre doute. Il a pour soutien de puissants généraux, dont feu Mohamed Lamari, alors chef d’état-major de l’armée, et l’ancien ministre de la Défense, le général à la retraite Khaled Nezzar, qui « brilla » par la publication en Algérie d’un pamphlet anti-Bouteflika d’une rare violence.

Il lance la chaîne Khalifa News à partir de Londres. Une chaîne totalement acquise au candidat du FLN, Ali Benflis, même s’il n’avait absolument rien à voir avec le vieux parti. Fort du soutien de ce média lourd qui a réussi en un temps si court à occuper une place de choix dans le pauvre paysage audiovisuel algérien, où l’insipide chaîne unique sévissait seule sur les esprits des Algériens, dans le seul but de les abrutir de la manière la plus bête et la plus méchante, Ali Benflis, le candidat qu’on présentait comme le plus sérieux rival d’Abdelaziz Bouteflika, président sortant et candidat à sa propre succession, offre toutes les commodités à Khalifa News pour activer en Algérie en toute illégalité. Il suffisait qu’on demande à un journaliste de cette chaîne d’exhiber sa carte de presse ou qu’on lui exige de faire une demande d’accréditation pour accomplir sa mission pour que toute la machine médiatique, mise en place, crie au scandale et à l’atteinte à la liberté de la presse.

Les correspondants et envoyés spéciaux, pour ne pas dire spécieux, de Khalifa News agissaient sans accréditation ni ordre de mission. La chaîne londonienne élit domicile dans les bureaux du candidat Benflis. Tout semblait rouler sur du velours. Il ne restait plus qu’à attendre le jour J des élections, le 9 avril, pour aller s’installer au palais d’El-Mouradia, en compagnie de l’heureux élu qui s’exprimera en direct sur la chaîne télé qui l’a soutenu à bout de bras. Et ça sera l’occasion de reconstruire ce qui a été détruit de l’empire Khalifa depuis cette malheureuse date du 23 février 2003.

Contrairement à leur pronostic, Rafik Khalifa et son mentor M’hammed M’gueddem ont lamentablement échoué. Mais, le comble pour Abdelmoumen, c’est qu’il n’a fait que s’enfoncer dans une crise qu’il croyait pouvoir juguler grâce à l’aide de l’ancien directeur de la communication à la présidence de la République, du temps de la décadence. Non seulement, il perd tout espoir de revenir sur scène et reconstruire son empire financier, mais il est vite lâché par son sponsor qui récupéra ce qui restait du parc-auto de la compagnie Rent- Car Khalifa. Et comble des combles, il le verra dans le giron du président Bouteflika en qualité de conseiller sans poste. Une fonction qui ne servira en rien Rafik Abdelmoumen Khalifa, qui finira par avoir à ses trousses la justice algérienne, en plus de la justice française, avant qu’il ne soit incarcéré en Grande-Bretagne dans une prison londonienne pour payer son entêtement à poursuivre son aventure en Angleterre sur conseil de M’hammed M’gueddem.

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